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La perception sonore

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L'oreille humaine
L'oreille évidement l’instrument principale de la perception sonore,
C’est une merveilleuse machine à capter et à analyser les vibrations
sonores, elle est extrêmement performante et sensible, mais aussi très
fragile. Une exposition de quelques heures à des sons d'un niveau
dépassant 90 DB peut déjà produire des troubles auditifs qui risquent
de devenir permanents, quelques secondes à plus de 120 Bd et l'oreille
est définitivement endommagée !
L'oreille se
divise en trois parties
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Oreille externe |
Oreille moyenne
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Oreille interne |
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L’oreille externe (le pavillon)
C’est la partie visible, elle a pour rôle de protéger l'oreille et sa
forme amplifie d'un facteur 2 les sons un peu comme un cornet
acoustique
L'oreille moyenne
Elle est isolée du monde extérieur par le tympan, cette fine membrane
associée au pavillon filtre le spectre sonore pour favoriser la zone
entre 1000 Hz et 4000 Hz (particulièrement utile à la compréhension de
la parole). Le marteau, l'enclume et l'étrier sont des os minuscules
mis en mouvement par les vibrations du tympan, leur rôle est
d’amplifier les vibrations par un système de levier pour les appliquer
à la fenêtre ovale. La différence de surface entre le tympan et la
fenêtre ovale ajoutée au mécanisme des osselets amplifie l'onde sonore
d'un facteur de 90 (presque 20 DB !). Des muscles fixés à la chaîne des
osselets peuvent réduire l'amplitude des vibrations par un phénomène
réflexe dès que le niveau sonore dépasse 80 DB.
L’oreille interne
La fenêtre ovale transmet les vibrations au liquide qui remplit
l'oreille interne. Les cellules cillées qui tapissent la membrane
basilaire sont sensibles aux mouvements du liquide, la forme de cette
membrane et la variation progressive de son épaisseur permet de
modifier la sensibilité des cellules cillées en fonction de la
fréquence, cela explique en grande partie comment l'oreille capte le
son par analyse spectrale.
Le cerveau, le quatrième élément ?
L'étape
suivante est effectuée par les 35 000 fibres nerveuses qui envoient des
impulsions au cerveau qui en extrait des informations spatiales et
temporelles C’est le cerveau qui analyse les sons et comprend leur
signification, grâce à lui, les performances de notre audition son
vraiment étonnantes.
Les limites de la perception
Limite basse
Dans le grave elle a longtemps été fixée à 16 Hz. Les études les plus
récentes démontrent qu’à un niveau acoustique de 110 DB les fréquences
inférieures à 30 Hz ne sont plus perceptibles par la plupart des
auditeurs. Il est donc inutile de vouloir reproduire des sons plus
graves, il est déjà assez difficile d’atteindre ces fameux 30 Hz avec
une bonne qualité de reproduction et une tenue en puissance suffisante.
Pour ces fréquences l’oreille n’est pas notre seul capteur, les
vibrations de moins de moins 10 à plus 100 Hz sont aussi perçues
directement par le corps humain grâce au sens du touché
(particulièrement les parois de l'abdomen, mais aussi les pieds en
contact avec le sol ou les mains, ou encore votre postérieur sur son
siège !)
Les
sons musicaux sont en général un mélange complexe de sons de
différentes fréquences, il à été démontré que nous avons l’impression
d’entendre la fondamentale (la plus basse d'entre elle et normalement
la plus puissante) même si elle n'est pas reproduite ou très atténuée.
L'explication est que notre cerveau corrige ce que nous percevons
réellement au point de reconstituer la partie manquante du son lorsque
c'est possible, une raison de plus de préférer un bon HP capable de
descendre proprement à 30 ou 40 Hz à un monstre hors de prix
reproduisant les 16 Hz avec probablement une qualité très moyenne pour
les fréquences un peu plus élevées.
Limite haute
Si ne niveau est assez fort, la limite se situe entre 18 000 Hz et 20
000 Hz dans les meilleurs cas. En vieillissant cette limite à tendance
à diminuer progressivement. La perception des sons aigus diminue aussi
très vite en cas de détérioration même partielle et légère de l'oreille
(voir L'oreille). Il est important de savoir que les sons aigus ont un
rôle énorme dans la compréhension du langage tout comme dans la musique
ou ils donnent la brillance du son des instruments de musique.
La sensation de hauteur
La sensation de
variation de hauteur est la même chaque fois que la fréquence double, c'est
pourquoi les musiciens utilisent la notion d'octave correspondant à
l'intervalle entre deux sons dont le plus aigu a la fréquence double du son
plus grave.
L'octave le plus grave va de 16 Hz à 32 Hz, seul les grands orgues et
les instruments électroniques sont capables de produire des sons aussi
graves. L'octave suivant est plus encombré avec le basson, le tuba
basse, la grosse caisse, le piano, la contrebasse et la harpe. A
l'autre extrémité le picolo, le piano et le violon joue des notes un
peu au-dessus de 4000 Hz, seul certains orgues dépassent 8 000 Hz, par
contre les harmoniques de nombreux instruments s'étalent un peu au-delà
de 16 000 Hz ! Entre ces deux limites une oreille très exercée (un
musicien) est capable de distinguer 1400 hauteurs musicales
différentes. (Différence de fréquence inférieure à 1%)
La sensation de puissance
Pour compliquer le tout, nos oreilles n'ont pas la même sensibilité pour
toutes les fréquences, les courbes de Fletcher-Munson indiquent pour
toutes les fréquences les niveaux sonores réels qui produisent la même
impression de puissance qu'à 1000 Hz.
Courbes de Fletcher-Munson

Vous constatez que pour les niveau faibles les courbes se déforment de
plus en plus et traduisent le fait que la sensibilité aux graves et aux
aigus diminue plus vite que pour les fréquences moyennes.(voir Les
décibels) Dans l'extrême grave nous avons plus de mal à distinguer les
petites variations de puissance, par contre dans le médium il est
possible à une oreille exercée de distinguer par comparaison directe
plus de 250 niveaux d'intensité différents (c'est une résolution de
l’ordre de 0.5 DB)
Le relief sonore
La localisation des sons est un phénomène très complexe, elle est en
fait réalisée par l'organe le plus important de l'ouïe humaine, le
cerveau ! Et votre cerveau utilise simultanément trois stratégies pour
analyser la scène sonore en 3D tout autour de vous.
Pour les fréquences graves c'est le décalage temporel entre les deux
oreilles qui permet d’évaluer la direction de la source sonore. Cette
méthode donne une grande précision entre 200 Hz et 2000 Hertz mais en
dehors de cette zone la localisation des sons par cette méthode devient
moins bonne. Dans une salle, la localisation des sons purs de
fréquences inférieures à 100 Hertz devient même presque impossible.
Pour les fréquences plus élevées c'est la différence de puissance
produite par l'obstacle de notre crâne qui permet la localisation La
précision de cette seconde méthode est maximale dans la bande de 4000 à
15000 Hertz
Une troisième méthode utilise la parfaite connaissance qu’à notre
cerveau des défauts de directivité de nos oreilles (on suppose que la
forme des lobes à ici son importance). Cette méthode complète les deux
premières et est apparemment la seule capable de distinguer les
décalages verticaux.
Pour la distance tout devient très compliqué. Notre cerveau analyse
l'ensemble de l'image sonore et sépare le son directement perçu depuis
la source et ses multiples réfections, grâce à la comparaison du signal
direct de la source sonore et des signaux réfléchis par les obstacles
les plus proche, il reconstruit une image sonore virtuelle. La vision à
une grande importance, elle permet au cerveau d’ajuster l'image sonore
reconstituée pour la faire coïncider aux sources sonores situées dans
sont champ visuel, cette correction influence aussi la localisation des
sources qu'il ne peut pas voire.
Conclusion
La bande passante
Pour les appareils de reproduction sonore, il faut atteindre les deux
limites de 20 Hz et 20 kHz sans aucune altération. Ceci explique que
chaque fois que la technologie permet de dépasser ces limites, il est
conseillé de le faire, mais avec modération et prudence, il faut éviter
qu'une performance sur un point précis se fasse au détriment d'autres
qualités d'un appareil.
Si vous faites un petit calcul vous comprendrez maintenant que le CD
avec une fréquence d'échantillonnage de 44.1 kHz et sa limite haute
théorique de 20 kHz est un peu juste, il faudrait utiliser au moins 48
kHz (limite haute à 22.5 kHz) pour dépasser réellement les limites de
la perception humaine.
La dynamique
L’oreille
a une dynamique théorique maximale de 120 BD, mais dans nos
appartements il y a toujours un bruit de fond résiduel de 20 à 30 DB et
personne ne souhaite détruire ses oreilles avec des niveaux sonore
dépassant les 120 DB, on peut donc concevoir qu’une dynamique d’une
centaine de DB devrait suffire pour la reproduction du son à condition
qu’elle soit respectée tout au long de la chaîne sonore pour garantir
le réalisme du spectacle sonore. Malheureusement c’est rarement le cas,
le CD avec ses 16 Bits ne peut pas dépasser 96 DB de dynamique ! De
toute façon la dynamique des enregistrements audio est toujours un peu
réduite pour garantir une bonne perception des sons les plus faible et
en même temps ne pas trop énerver vos voisins pendant les passages un
peu trop fort (Certains CD de variété ont une dynamique d’une dizaine
de DB maximum, mais c’est un autre sujet)
En pratique
Les appareils analogiques purement électronique (préamplificateur,
amplificateur de puissance, etc..) ont normalement tous une bande
passante suffisante (quelque fois même inutilement étendue) et une
dynamique convenable qui dépasse la centaine de DB
Pour
les appareils électroacoustiques, seuls les micros de très haute
qualité s'en tirent relativement bien. Les enceintes font ce qu'elles
peuvent, mais le progrès de ces 20 dernières années a porté les
meilleures réalisations à un niveau assez proche de la perfection. Dans
les prochaines années la baisse des prix et les performances des
filtres et amplificateurs 100% numériques permettront de réduire
notablement les derniers défauts.
Mais nos oreilles ne fonctionnent pas du tout comme un micro qui mesure
le son, elles analysent le son et s’adaptent en permanence à
l’ambiance, ce travail d’analyse est complété par notre cerveau qui ne
fonctionne pas du tout comme un convertisseur numérique ou un ampli, il
y a donc un grand nombre de critères qualitatifs (voir culturels)
difficilement mesurables qui entrent en jeux lors de la perception
sonore humaine.
D’où l’indispensable
verdict de vos oreilles avant d’acheter un nouveau maillon de votre
home cinéma.

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